Le cerveau social et les troubles du spectre de l’autisme : apport de la stimulation magnétique transcrânienne

Conférence du 16 avril 2018

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Pr Monica ZILBOVICIUS, MD PhD, Unité INSERM 1000, Service de Radiologie Pédiatrique, Hôpital Necker, Paris

Les difficultés dans les interactions et la communication sociale sont au cœur des troubles du spectre de l’autisme (TSA). Dans ce cadre, des anomalies de la perception sociale liées au regard ont été objectivées par la méthode d’eye-tracking. De plus, des anomalies anatomo-fonctionnelles localisées dans le sillon temporal supérieur (STS), une région fortement impliquée dans la perception et la cognition sociale, ont été mises en évidence dans les TSA.  Ces anomalies sont caractérisées par une diminution de la concentration de la matière grise, une hypoperfusion au repos et une activation anormale lors de la réalisation de tâches sociales. Ces anomalies du STS ayant lieu très tôt dans le développement du cerveau pourraient constituer le premier élément dans la cascade de dysfonctionnements neuronaux qui sous-tend l’autisme. Au sein de notre laboratoire, nous avons très récemment montré, à l’aide de l’eye-tracking, que l’inhibition de la partie postérieure du STS droit (pSTS) par stimulation magnétique transcrânienne (TMS) diminue le regard vers les yeux chez des sujets sains. Par la suite, une étude pilote non-thérapeutique (excitation du pSTS droit par TMS) a été réalisée chez 15 jeunes adultes avec TSA. Les résultats montrent que 5 sur 15 patients présentaient une augmentation du regard vers les yeux après la stimulation du pSTS droit. Cette étude a permis de valider la tolérance, l’acceptabilité et la faisabilité de la TMS dans la population cible. La modulation de l’activité neuronale du STS avec un impact sur la perception sociale ouvre des nouvelles perspectives thérapeutiques dans les TSA.